Cette pathologie, spécifique à la grossesse, peut avoir de graves conséquences autant pour la mère, que pour le fœtus. Il existe deux formes, une précoce, avant 34 semaines, plus redoutée et une tardive, après 34 semaines, moins grave.

Les complications maternellesdues à la pré-éclampsie (PE) sont :

  • Immédiates, pouvant toucher plusieurs organes avec des conséquences graves au niveau cérébral, cardio-vasculaire, hépatique et rénal.
  • Tardives, à long terme, avec un risque accru de complications cardio-vasculaires.

Les complications fœtales sont également redoutables :

  • Prématurité, parfois extrême
  • Retard de croissance intra-utérin
  • Mort fœtale in utéro (par décollement du placenta).

L’incidence est variable dans le monde, en Suisse elle se situe à environ 2%.
Les nullipares (première grossesse) sont plus touchées. D’autres facteurs de risque sont :

  • Les antécédents de PE ou des cas de PE dans la famille (mère, sœur)
  • Hypertension chronique ou d’autre maladies chroniques (lupus, diabète, pathologie rénale, sdr. de antiphospholipides)
  • L’âge maternel (plus de 40 ans)
  • L’obésité
  • Fertilisation in vitro
  • Origine géographique (les femmes originaires d’Afrique et des Antilles).

Quels sont les signes de PE ?

  • Une tension artérielle élevée (plus de 140/90 mmHg)
  • La présence de protéines dans les urines (plus de 0,3gr/24h)
  • La présence d’œdèmes (signe classique, mais non discriminant).

Tous ces symptômes apparaissent dans la deuxième moitié de la grossesse, mais la PE se développe bien avant, dès le premier trimestre!

D’ou l’intérêt de réaliser un dépistage  précoce, car on dispose maintenant d’une prophylaxie qui peut empêcher le développement de la maladie.

Quand et comment le dépistage précoce ?

Une équipe britannique (FMF – Fetal Medicine Foudation) a développé récemment un algorithme de dépistage basé sur plusieurs paramètres :

  • Anamnèse (pour identifier les facteurs de risque susmentionnés)
  • PAM (pression artérielle moyenne) de la mère
  • Des marqueurs biologiques (identifiés par une prise de sang de la mère) : PAPP-A, PlGF
  • Une mesure du flux sanguin dans l’artère utérine, réalisée lors de l’échographie du premier trimestre (IPAU).

Le calcul est réalisé entre 11 et 13 semaines et 6 jours (avec un taux de résultats faux-positifs d’environ 10%).
Si le calcul relève un risque important (de plus de 1/100), un traitement par de petites doses d’aspirine est envisagé.
Ce traitement va diminuer le risque de PE précoce, donc la forme la plus grave.
Idéalement, le traitement doit être pris entre 12 et 36 semaines.
Par ce faible dosage, les risques de possibles effets secondaires restent très faibles.

Le Centre ARTEMIS propose maintenant ce dépistage.

Pour les patientes à risque (selon l’anamnèse), un dosage sanguin autour de 10 semaines sera effectué au laboratoire du Centre.
Ensuite, un Doppler de l’artère utérine lors de l’échographie du premier trimestre (entre 11 et 13 6/7 semaines) va permettre un calcul immédiat et sans attente du risque de PE.

Si besoin est, le traitement peut être envisagé dans les meilleurs délais !